Palliolum laekeniensis (G. Vincent, 1881)
VINCENT, G. 1881. Description de deux peignes nouveaux du système Laekenien. Annales de la Société royale Malacologique de Belgique, 16: 7-9, pl. 3. [p. 7, pl. 3, fig. 1]
1881 Pecten laekeniensis G. Vincent, 1881
G. Vincent, 1881, plate 3.
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«Localités: Bruxelles, Dieghem, Saint-Gilles.
Gisement: Système laekenien. Lorsqu'en 1875 nous décrivîmes, dans le tome X de nos Annales, la valve droite du Pecten nitidulus, nous crûmes utile de mettre en regard du dessin de cette coquille, celui d'une moitié de valve que nous assimilions alors au P. solea, Desh. Les rapports et les différences qui existent entre ces deux coquilles, faciles à confondre, étaient ainsi rendus plus aisés à saisir.
Depuis lors, nous avons recueilli de cette espèce plusieurs autres spécimens. L'un d'eux est adulte et atteint une taille à peu près double de celle de l'échantillon déjà figuré. Cette valve est en partie lisse; vers le milieu naissent des côtes qui s'accentuent à mesure qu'elles approchent du bord inférieur. Dans plusieurs échantillons, l'apparition des côtes se fait brusquement. Par ces caractères, notre coquille diffère essentiellement du P. solea, Desh., qui, d'après cet auteur, est complètement lisse ou n'offre que des stries longitudinales extrêmement fines. Un commencement de côtes se trouvant déjà indiqué sur la moitié de valve figurée en 1875, il n'est pas douteux qu'elle se rapporte également à l'espèce que nous faisons connaître aujourd'hui. Ayant pu nous assurer, au moyen de cette grande valve, que ce Peigne est une forme nouvelle, nous l'avons désigné sous le nom de P. laekeniensis dans la liste des fossiles laekeniens que M. Rutot et moi avons publiée dans le travail intitulé: Coup d'oeil sur l'état d'avancement des connaissauces géologiques relatives aux terrains tertiaires de la Belgique. Il figure également sous cette dénomination dans la liste des fossiles du système laekenien de la Géologie de la Belgique, publiée par M. M. Mourlon. Ce Peigne est assez rare. Il est parmi ses congénères de nos terrains éocènes l'un de ceux qui acquiert la plus grande taille. L'échantillon que nous décrivons et figurons mesure 65 millimètres de longueur sur 62 millimètres de largeur. Il est presque circulaire, très peu convexe, équivalve et équilatéral. Sa surface extérieure est lisse depuis le crochet jusque vers le milieu de la valve; ,elle se charge ensuite de côtes très nombreuses, rayonnantes, serrées, assez plates, légèrement sinueuses, les unes se bifurquant, d'autres restant simples dans toute leur étendue et acquérant plus d'épaisseur en s'approchant du bord inférieur. Ces côtes sont coupées transversalement par des lignes d'accroissements fortement accusées. Outre ces lignes d'accroissements, on remarque encore de nombreuses et très fines stries transversales, bien visibles surtout sur la partie lisse. Les divers fragments que nous possédons de cette espèce indiquent qu'elle est munie d'oreillettes inégales, la postérieure étant plus courte que l'antérieure ; ajoutons que toutes deux sont pourvues d'un petit nombre de costules.» GÉRARD VINCENT, 1881
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«Coquille assez grande (diamètre maximal 65 mm), à test épais (1 mm environ), orbiculaire, presque aussi haute que large, subéquilatérale, subéquivalve, modérément convexe (environ 9,5 % du diamètre).
Pas de microsculpture visible sur nos exemplaires qui sont tous plus ou moins usés. Macrosculpture radiaire peu saillante mais très dense, couvrant toute la surface. Côtes rayonnantes très nombreuses, presque jointives, étroites (1 mm environ au bord palléal), rubanées, un peu flexueuses, à peine saillantes, souvent dédoublées par un faible sillon médian au voisinage du bord libre. Une fine sculpture concentrique de filets très rapprochés (6-7 par mm vers le milieu de la valve) et très peu saillants chevauche les côtes et traverse leurs très étroits intervalles. Valve droite: la seule connue est Phototype dont la région cardinale est gravement endommagée. L'oreillette postérieure a totalement disparu. Des restes de l'oreillette antérieure je crois pouvoir déduire qu'elle était relativement longue, avec une échancrure byssale profonde et un ctenolium bien développé. Valve gauche: Oreillette antérieure grande, triangulaire; son bord antérieur creusé d'une sinuosité vis-à-vis de l'échancrure byssale de l'oreillette antérieure droite. Oreillette postérieure un peu plus petite, triangulaire; son bord postérieur faiblement oblique. Lamelles cardinales peu saillantes. Lamelles auriculaires fortes. Fossette résilifère large. Bord palléal interne lisse. Discussion. Etant donné le médiocre état de préservation des rares individus dont je dispose, le classement de ce taxon reste incertain. Toutefois le contour orbiculaire à peine transverse, la faible convexité, la sinuosité basale de l'oreillette antérieure gauche, l'échancrure byssale profonde munie d'un ctenolium, les lamelles cardinales faibles et les lamelles auriculaires fortes sont des caractères qui se retrouvent dans le genre Lyropecten CONRAD, 1862. Par la convexité peu différente de ses valves Lyropecten (?) laekeniensis rappelle Aequipecten FISCHER, 1886, mais il s'en écarte par sa sculpture qui évoque davantage Placopecten VERRILL, 1897. En fait, L. laekeniensis ressemble beaucoup, à ce point de vue, à une espèce du Miocène de la Virginie (U.S.A.) , L . (Placopecten) virginianus (CONRAD, 1840) dont je ne connais malheureusement ni la valve gauche, ni les caractères internes (GARDNER, J., 1943, p. 38, pl. IV, fig. 3). Cependant l'espèce-type de Placopecten n'a pas de sinuosité apparente à l'oreillette antérieure gauche. Si j'en juge par les figures publiées (COSSMANN, M. et PISSARRO, G., 1904-1906, pl. XL, fig. 131-6) il pourrait y avoir identité entre L. laekeniensis et des fossiles du Bassin de Paris identifiés par M. COSSMANN (1886-1913, fasc. 2, 1887, p. 183, texte fig. A) avec «Pecten» paueri FRAUSCHER, 1886. La demi-douzaine d'exemplaires, tous fragmentaires, de Lyropecten (?) laekeniensis qui se trouvent dans la collection proviennent de la base du Lédien. Ils montrent des traces évidentes d'usure et portent parfois à la face interne de jeunes pycnodontes ou des tubes d'annélides qui s'y sont incrustés après la mort du bivalve. Ces coquilles ont certainement été transportées sur une distance assez grande ou sont remaniées d'un horizon inférieur.» GLIBERT, M. 1976. Les Bivalvia du Ledien (Eocène Moyen Supérieur) de la Belgique. Première note: Palaeotaxodonta, Cryptodonta, Pteriomorphia. Bulletin de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique, 51 (3): 1-61, pls. 1-4. [p. 35, 36]
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Lyropecten (?) laekeniensis (G. Vincent, 1881); M. Glibert, 1976, Les Bivalvia du Ledien (Eocène Moyen Supérieur) de la Belgique, plate 3, figure 1.
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