Prohinnites renevieri (Pictet & Campiche, 1870)
PICTET, F. J. & G. CAMPICHE. 1868-1871. Descriptions des fossiles du terrain crétacé des environs de Sainte Croix. Matériaux pour la Paléontologie Suisse, Quatrième Partie, 352 p., pls. 111-194. [p. 227, pl. 176, figs. 1-4]
1869 Ostrea renevieri Coquand, 1869
1870 Hinnites renevieri Pictet & Campiche, 1870
1870 Hinnites renevieri Pictet & Campiche, 1870
F. J. Pictet & G. Campiche, 1868-1871, plate 176.
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N. B. Il faut peut-être, ainsi que nous l'avons dit plus haut, ajouter une partie des synonymies indiquées à l'H. Leymerii.
DIMENSION.
Longueur de nos plus grands échantillons........... 100 mm.
Par rapport à la longueur, largeur moyenne.......... 1,12 » épaisseur id................ 0,40 DESCRIPTION. Coquille subcirculaire, un peu plus large que longue, un peu irrégulière, composée d'une valve ordinairement adhérente, et d'une valve libre. La première est tantôt plate, tantôt un peu concave; la valve libre est loujours un peu plus profonde. Les ornements de ces deux valves se ressemblent beaucoup et consistent en des côtes saillantes, irrégulières, sinueuses, souvent bifurquées, rappelant celles de certaines espèces d'huîtres bien plus que celles des peignes. Elles sont coupées par des stries d'accroissement concentriques qui, en les traversant, déterminent des inégalités de diamètre et les rendent noduleuses. Quatre ou cinq de ces lignes concentriques, plus marquées que les autres, se relèvent en écailles en passant sur les côtes et déterminent comme des gradins. Quelques-unes de ces écailles, en petit nombre et irrégulièrement semées, forment des saillies considérables.
Les oreillettes sont rarement bien conservées. Elles sont assez grandes; leurs ornements consistent en côtes inégales, parallèles à la largeur de la coquille, séparées par de fines stries dirigées dans le même sens (fig. 3). L'intérieur des valves n'est pas lisse comme dans l'espèce précédente, sauf peut-être dans l'âge très-adulte; il présente, sous la forme de sillons, des traces affaiblies des côtes. L'impression musculaire y est peu distincte. La facette ligamentaire ressemble à celle des peignes; le bord cardinal est droit et terminé par des oreillettes bien marquées. Aucun de nos exemplaires n'a conservé de traces du talon. VARIATIONS. Cette coquille, comme toutes les coquilles irrégulières, est sujette à d'assez grandes variations, soit en ce qui concerne le nombre des côtes, soit sous le point de vue de l'épaisseur. En général les jeunes sont relativement [dus épaisses. Plus tard les bords croissent plus horizontaux, et il en résulte que la valve adulte est renflée dans la partie qui correspond à son origine et plate dans le reste. Ces échantillons, très-renflés, pourraient facilement induire en erreur; car ils prennent tout à fait l'apparence de spondyles (sauf en ce qui concerne les ornements). Cette ressemblance est quelquefois augmentée par un corps étranger collé à la surface d'adhérence et qui simule un talon. Il faut, pour dissiper l'erreur, enlever tout ce qui louche la surface d'adhérence (ce qui n'est pas toujours facile), et l'on verra que la vulve adhérente est au contraire excessivement mince vers la charnière. La figure 3, de la planche CLXXVI, représente une de ces charnières prise sur un individu d'âge moyen. Elle est tout à fait semblable à celle des Janira par la fossette ligamentaire et ressemble à plusieurs des espèces crétacées de ce genre par une série de petites dents irrégulières qui couvrent la ligne cardinale. Du reste l'irrégularité de la coquille en fait évidemment un Hinnite et non une Janira. RAPPORTS ET DIFFÈRENCES. Cette espèce nous paraît en tous points parfaitement distincte de la précédente, en particulier par ses ornements qui sont les mêmes sur les deux valves. Sous ce point de vue elle se rapproche d'avantage de l'Hinnites Favrinus, que nous décrivons plus loin. HISTOIRE. Le sort de cette espèce a été d'être méconnue et confondue. Elle existe dans les collections sous les divers noms de Hinnites Leymerii, Spondylus striato-sulcatus, etc. Cela vient surtout de ce qu'on en récolle rarement dos échantillons entiers et que l'imagination a trop souvent suppléé à ce qui manquait. D'Orbigny a évidemment mélangé son histoire avec celle de la précédente. Une partie de la description se l'apporte à l'une, et une partie à l'autre, ce qui l'a conduit à la représenter comme plus variable qu'elle n'est. La figure est tout à fait celle du Renevieri, et ne présente point le même mélange que le texte. Peu de temps après avoir reconnu la nécessité de celle rectification, nous avons eu sous les veux la belle monographie des huîtres crétacées de M. Coquand, et. nous avons reconnu dans son Ostrea Renevieri une toute jeune valve incomplète de noire llinnite. La comparaison de I échantillon qui a servi à M. Coquand et qui l'ail partie de la collection de M. de Loriol, ne peut laisser aucun doute. Il faut remarquer seulement que les oreillettes étant cassées, la coquille prend une apparence plus pointue. Les régles de la nomenclature doivent donc faire conserverie nom de Renevieri, puisque I espèce n'en a encore aucun qu'elle ail le droit de porter. Nous devons faire remarquer que dans le cas peu probable où l'on n'accepterait pas le rapprochement que nous faisons, nous avons le droit d'attribuer ce nom à l'Hinnite et de le maintenir, lors même que quelques personnes voudraient, faulc de preuve, conserver une Ostrea Renevieri. GISEMENT A SAINTE-CROIX. L'étage valangien, où l'espèce est rare. Coll. Campiche. AUTRES GISEMENTS OBSERVÉS. L'étage des marnes d'Hauterive (faciès corallien) à Censeau, où elle est bien plus abondante. Dr Germain, Coll. Pictet. — Quelques fragments de l'étage valangien de Métabief et de Villers-le-Lac, id. Explication des figures.
FRANÇOIS-JULES PICTET & GUSTAVE CAMPICHE, 1870
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«Coquille ovale ou arrondie, comprimée, irrégulière, dont les valves sont peu inégales en convexité; la valve inférieure est très-variable pour ses ornemens; elle est quelquefois presque lisse, ou seulement pourvue d'ondulations rayonnantes, d'autres fois on remarque au contraire des côies rayonnantes bifurquées, irrégulières, interrompues par des saillies squameuses souvent projetées et imbriquées comme des tuiles. La valve supérieure, dont le sommet a dix ou douze côtes rayonnantes, offre les mêmes bifurcations et des pointes imbriquées bien plus longues, comme un Spondylus. Les oreillettes sont très-grandes , anguleuses, et l'on reconnaît encore le sinus où devait passer le byssus dans le jeune âge.
Cette espèce, qui appartient au groupe des Hinnites ou des Peignes qui se fixent à un certain âge, a été rencontrée dans l'éiage néocomien. M. Tombeck l'a recueillie dans les marnes bleues de Saint Dizier (Haute Marne), et M. Carteron dans la même couche à Renaud-du-Mont (Doubs).» ORBIGNY, A, D'. 1844-1847. Paléontologie francaise. Description des Mollusques Rayonnés fossiles. Terrains crétacés. III. Lamellibranches. 807 p., pls. 237-489. Chez Arthus Bertrand, Libraire-Éditeur. Paris. [p. 581]
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Pecten Leymerii, d'Orbigny; A. d'Orbigny, 1844-1847, Paléontologie francaise, plate 428.
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255. Ostrea Renevieri, H. COQUAND, 1869.
PI. 63, fig. 10, 11, 12. «Coquille ostréiforme, triangulaire, légèrement oblique, aiguë au sommet, arrondie au pourtour, adhérente. Valve inférieure convexe, ornée de côtes nombreuses, divergentes épaisses, élevées, noduleuses, fiexueuses, séparées par des sillons profonds, simples à leur point de départ. mais admettant, à mesure qu'elles se rendent vers le bord, de nouvelles côtes, au nombre de une ou deux. de manière à former des faisceaux séparés. Sommet peu développé, aigu.
Cette espèce, qui ne nous est connue que par la valve inférieure, se sépare par la disposition de ses côtes en faisceaux des autres Huîtres de la craie. Elle a été découverte par M. de Loriol, dans l'étage valengien de Bellaigues (canton de Vaud). Pl. LXIII, fig. 10-12. Individu de la collection de M. de Loriol.» COQUAND, H. 1869. Monographie du genre Ostrea. Terrain Crétacé. Typographie et Lithographie H. Seren. Marseille. [p. 191]
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