Flabellipecten calaritana (Meneghini, 1857)
MENEGHINI, G. 1857. Paleontologie de l'Ile de Sardaigne, ou description des fossils recueillis dans cette contrée par le Général Albert de La Marmora. In: A. de la Marmora (1857): Voyage en Sardaigne, Troisème Partie, 81-650 p., pls. A-H. [p. 583, pl. H, fig. 12]
1857 Pecten karalitanus Meneghini, 1857
1899 Pecten fucinii Ugolini, 1899
1899 Pecten fucinii Ugolini, 1899
«La valve droite ou inférieure, dont nous donnons la figure, est la seule que nous possédions de ce gisement, et il nous manque toute donnée pour juger si l'autre était plane ou plus ou moins convexe. Nous croyons cette seconde supposition la plus probable, à cause de sa grande ressemblance avec le P. solarium. Cette ressemblance n'est pourtant pas suffisante pour établir un rapprochement. Notre valve est uniformément courbée et non gibbeuse dans le milieu; l'angle apicial est plus ouvert ( 120° au lieu de 112°); les côtes, quoique presque dans le même nombre (19 au lieu de 18), ont une forme et une disposition toutes différentes; elles sont beaucoup plus larges que les sillons interposés, et la saillie augmente uniformément à partir du crochet jusqu'au bord, près duquel celles du P. solarium deviennent sensiblement déprimées; enfin les stries concentriques sont plus régulières. Cette valve est adhérente avec sa face interne au calcaire grossier jaunâtre des environs de Cagliari. L'échantillon appartient au Musée de l'Institut technique de Turin.
Un fragment provenant du calcaire grossier de Genone nous donne le moyen d'ajouter quelques renseignements sur cette belle espèce. Il appartient aussi à la valve droite, mais la coquille doit avoir eu une grandeur presque double de celle de l'échantillon de Cagliari. Les côtes y ont parfaitement la même forme et les mêmes proportions, mais ici elles atteignent le bord, tout en conservant une grande saillie et la forme anguleuse. On voit près du bord de fortes rides concentriques d'accroissement, qui proviennent de la superposition imbriquée des feuillets obliques du test. Dans les sillons on peut remarquer quelques stries longitudinales très-marquées. mais très-irrégulières; sur la surface interne les reliefs qui correspondenl aux sillons, limilés chacun par deux bords saillants, el légèremenl excavés dans le milieu, ne se prolongent que très-peu vers le carde, et toute la région centrale de la valve est parfaitement lisse (Nous avons vu ailleurs, p. 508, pl. G, fig. 22 a une toute autre condition pour le P. Solarium). Un autre petit fragment recueilli à Fontanaccio nous semble aussi appartenir à cette espèce, et confirmer notre supposition sur la forme convexe de la valve gauche, quoique à un degré moindre que la droite. Nous avons enfin la même espèce à Nurri, représentée par une valve droite qui n'a que cinq centimètres de hauteur. Fig. 12. La surface est en grande partie corrodée. On a ajouté simple trait Ia continuation supposée des oreillettes, mais quant au pourtour général de la coquille, on n'avait pas des données suffisantes pour le déduire. D'après la grande épaisseur du test dans Ia fracture on peut supposer que Ia valve s'élargissait beaucoup dans le sens de la hauteur. Fig. 12'. Section normale da tent près de sa fracture naturelle. On voit une mince couche interne plus compacte; le reste de l'épaisseur étant formé de lamelles extrèmement minces beaucoup plus contournées que le profil extérieur des côtes et des sillons. Fig. 12''. Fragment de surface grossi du double, pour montrer les stries concentriques, qui ne sont pas visibIes à l'oeil nu.» GIUSEPPE MENEGHINI, 1857
|
«Comparaisons. — Cette espèce a été rapprochée par les auteurs de toute une série d'autres.
Fl. planosulcatus MATH. s'en distingue immédiatement par le nombre plus réduit de côtes (14 à 15), s'élargissant plus rapidement vers la périphérie et par l'existence d'une costule intercalaire aux deux valves. Fl. Besseri ANDR. est encore plus facile à distinguer par sa taille plus faible, ses oreilles plus courtes, sa valve gauche plus plane et les aires latérales de la valve droite pourvues de côtes. Inaequipecten Fucinii UGOL., par contre, nous semble devoir entrer en synonymie avec calaritana. En effet, Ugolini indique les différences suivantes: 1) L'angle apical est de 135° chez Fucinii contre 130° chez calaritana; différence bien faible d'autant plus que le type de Fucinii présente dans la région du sommet une cassure qui augmente l'angle apical. 2) Les différences dans la saillie des côtes, profondeur des intervaIles Iargeur relative des côtes, ne dépassent pas les limites de variations individuelles. 3) La présence de costules divergentes sur les oreilles de calaritana ne saurait être un caractère suffisant pour la séparation des deux espèces car elle est trop inconstante. Ch. solarium LMK. est l'espèce la plus voisine. La valve droite est beaucoup plus étalée latéralement. Aux deux valves, les côtes s'atténuent davantage vers le bord palléal; elles sont plus trapézoïdales et en nombre supérieur d'une ou deux unités. Les oreilles sont plus basses. Les aires latérales de la valve gauche plus profondément sillonnées. Répartition géographique et stratigraphique. — Ch. calaritana se trouve à l'Helvétien et au Tortonien en de nombreux points de la Méditerranée orientale: Asie Mineure, Cilicie, Syrie, bassin de Vienne (Perchtoldsdorf près de Vienne), elle parvient même jusqu'en Sardaigne et sans doute en Calabre. Il est à remarquer que, aux mêmes niveaux, Ch. solarium se répand largement dans le domaine atlantique, dans la Méditerranée occidentaIe, coexiste même avec calaritana dans le bassin de Vienne mais n'atteint jamais de contrées plus orientales.»
ROGER, J. 1939. Le genre Chlamys dans les formations néogènes de l'Europe. Conclusions générales sur la répartition géographique et stratigraphique des Pectinidés du Tertiare Récent. Mémoires de la Société Géologique de France [Nouvelle série], 17 (2-4):1-294, pls. 1-28. [p. 15, 16]
|
Chlamys calaritana Meneghini; J. Roger, 1939, Le genre Chlamys dans les formations néogènes de l'Europe, plate 1, figure 6; plate 2, figures 1, 1a.
|