Antipecten sacyi (Cossmann & Peyrot, 1914)
COSSMANN, M. & A. PEYROT. 1914. Conchologie Néogénique de l'Aquitaine. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, 68: 1-210, pls. 11-22. [p. 138, pl. 15, figs. 12, 13, 15-19]
1914 Chlamys (Antipecten) sacyi Cossmann & Peyrot, 1914
M. Cossmann & A. Peyrot, 1914, plate 15.
|
«Test épais. Taille moyenne; forme suborbiculaire, transverse à l'âge adulte, auriculée, équilatérale, très inéquivalve, à peu près close. Valve droite presque plane, crochet pointu et plat, angle apical 90° au crochet, 120º aux extrémités; oreillette antérieure dilatée en aile très allongée, rectangulaire, coupée presque orthogonalement à son extrémité, échancrée à sa base par une encoche très large et peu profonde, garnie de cinq dents pectinidiales fortes et acérées chez les exemplaires adultes; fasciole byssale ornée de sillons curvilignes indiquant les emplacements successifs de l'encoche; oreillette postérieure aussi étendue que l'autre, mais plus large, un peu sinueuse sur son contour inférieur. Valve gauche assez bombée, avec des oreillettes très développées, assez hautes, légèrement sinueuses à leur extrémité; crochet, pointu, recourbé, mais peu bombé, angle apical variant aussi de 90° à 120°.
Surface externe différemment ornée sur les deux valves; la droite porte douze à quatorze côtes bien égales, très saillantes, piano-convexes, s'accroissant en largeur à mesure qu'elles s'éloignent du sommet et séparées par des intervalles qui les égalent en largeur ; des costules secondaires peu saillantes divisent les côtes et s'aperçoivent également dans les intervalles; des stries concentriques assez peu saillantes, et surtout visibles dans les intervalles des côtes, rendent, dans la région palléale, les côtes quelque peu squameuses; l'oreillette antérieure porte quatre ou cinq costules assez larges, contiguës, grossièrement squameuses; sur l'oreillette postérieure, les costules sont plus étroites-, plus nombreuses et marquées de stries d'accroissement onduleuses, serrées et assez saillantes; sur la valve gauche, les côtes sont souvent inégales; on distingue trois grosses côtes, plus larges et plus saillantes que toutes les autres, dont la médiane occupe l'axe de la coquille, mais cette disposition n'est pas constante; entre les côtes il en existe une ou deux plus faibles, et enfin sur les côtés latéraux, en dehors des deux grosses côtes, trois côtes encore plus étroites et moins saillantes, cela fait douze à quinze côtes en tout; les plus grosses côtes s'accroissent assez rapidement en largeur, mais restent toujours plus étroites que leurs intervalles: à partir de la moitié environ de la coquille, les grosses côtes se divisent en costules secondaires arrondies, assez faibles, non contigués, en nombre variable, quatre au plus; des stries concentriques peu élevées, irrégulières, coupent les côtes et les intervalles sans donner naissance à des squamules; les oreillettes sont ornées de costules étroites, très distantes, peu saillantes, et de stries onduleuses assez saillantes et serrées. Bord cardinal de la valve droite presque rectiligne, recourbé en dedans, une paire de lamelles cardinales assez fortes, parallèles, striées transversalement; lamelles auriculaires peu visibles, se terminant en un dentelon assez marqué, surtout à la base de l'oreillette postérieure ; bord cardinal de la valve gauche rectiligne, une paire de lamelles cardinales faibles et striées perpendiculairement, lamelles auriculaires peu nettes, dentelon terminal assez fort. Impression musculaire peu profonde, impression palléale très écartée du bord. Surface interne des valves marquée de grosses côtes larges, plates, saillantes et visibles presque jusqu'au crochet. Bord des valves largement denté. DIM. Diam. a. -p.: 54 mill.; diam. u -p.: 56 mill. R. D. — A part les oreillettes qui sont absolument différentes par leur extension, nous ne pouvons guère rapprocher cette jolie espèce que de C. ijioequicostalis Lk., du Pliocène italien, dont la valve gauche présente aussi une grosse côte médiane avec, de chaque côté, d'autres côtes alternativement plus grosses et plus faibles, mais chez la coquille pliocénique les costules secondaires sont nombreuses serrées et saillantes. M. Sacco (I Moll. terz. Piem., parte XXIV, pl. XIII, fig. 5) a figuré une jeune valve droite de C. inaequicostalis dont la sculpture est exactement identique à celle des exemplaires adultes de notre espèce d'Aquitaine; les valves gauches adultes de C. Sacyi et de C. inaequicostalis se ressemblent davantage que les valves droites, chez cette dernière espèce les costules secondaires sont cependant plus nombreuses et plus saillantes, mais encore l'analogie est des plus étroites entre la sculpture d'une jeune valve gauche de C. inaequicostalis (loc. cit., fig. 4) et celle de notre valve gauche adulte. N'y aurait-il pas lieu de penser que C. Sacyi est une forme ancestrale de C. inaequicostalis? Le fossile du Bordelais s'écarte davantage du groupe de C. flexuosus dont les côtes sont parfois inégales mais qui appartient, à cause de la presque égalité de ses valves et d'autres caractères, à un Sous-Genre différent. Loc. — Cestas (pré Cazeaux), valve droite, type (PI. XV, fig. 12-13), coll. de Sacy; valve gauche type (PI. XV, fig 15), coll. Benoist; une valve gauche pluricostulée (PI. XV, fig. 18-19), coll. Neuville; Pont-Pourquey, une valve népionique, coll. Degrange-Touzin. — Burdigalien. Sallespisse, une valve gauche (Pl. XV, fig. 16-17), coll. Duvergier. — Helvétien.» MAURICE COSSMANN & ADRIEN PEYROT, 1914
|
«Rapports et différences. — La seule espèce à laquelle puisse être comparée cette forme est Ch. pseudo-pandorae.
Chez Ch. Sacyi, la valve droite est plus plane, les oreilles plus démesurément grandes, le sinns byssal pen profond, les côtes plus saillantes et plus carrées vers le bord palléal. On peut considérer Ch. Sacyi comme une caricature de Ch. pseudo-pandorae. Se basant sur le fait que, contrairement à ce qui se produit en général, c'est la valve droite qui est plane et la valve gauche qui est bombée, M. Peyrot avait proposé pour Ch. Sacyi la création d'un groupe nouveau: Antipecten. La même disposition dans la convexité des valves se trouve dans différents rameaux: nous la verrons chez Ch. excisa BROCCHI, elle existe égaIement dans tout le groupe des Velata QUENSTEDT = Velopecten PHILIPPI du Secondaire. Ce caractère ne peut done à lui seul justifier la création d'un groupe nouveau. M. Peyrot compare également son espèce à Ch. inaequicostalis LMK. du Pliocène. Ces deux espèces n'ont de commun que la disposition irrégulière des côtes. Il nous semble tout à fait improbable que Ch. Sacyi soit l'ancêtre de l'espèce du Pliocène. La forme de l'Aquitaine paraît plulôt comme un petit rameau atlantique du groupe de Ch. scabriuscula, éteint sans laisser de descendants. Répartition géographique et stratigraphique. — Cette espèce n'est actuellement connue que du Burdigalien de Cestas (Gironde) et de l'Helvétien de Sallespisse (Basses-Pyrénées).» ROGER, J. 1939. Le genre Chlamys dans les formations néogènes de l'Europe. Conclusions générales sur la répartition géographique et stratigraphique des Pectinidés du Tertiare Récent. Mémoires de la Société Géologique de France [Nouvelle série], 17 (2-4): 1-294, pls. 1-28. [p. 67]
|
Chlamys sacyi Peyrot; J. Roger, 1939, Le genre Chlamys dans les formations néogènes de l'Europe, plate 2, figure 8; plate 3, figures 6, 6a.
|