Pecten pharaoni Depéret & Roman, 1902
DEPÉRET, C. & F. ROMAN. 1902. Monographie des Pectinidés néogènes de l'Europe et des régions voisines. Première Partie: Genre Pecten. Mémoires de la Société Géologique de France, Paléontologie 10 (1), Memoir 26: 1-73, pls. 1-8. [p. 29, pl. 3, figs. 2, 2a, 3]
1902 Pecten pharaoni Depéret & Roman, 1902 [partim]
C. Depéret & F. Roman, 1902,
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«1883. — Pecten conjux Fuchs, non Sowerby; Beitr. zur Kenntn, der Miocaenfauna Ægyptens und der Libyschen Wüste. Palaeontographica, vol. XXX, p. 58 (40), pl. XX (XV), fig. I, 2.
Diagnose. — [EXEMPLAIRE DE SAINT-JEAN DE VÉDAS (HÉRAULT). Coll. Univ., Lyon]. Valve droite convexe, peu profonde, ornée de 6 à 7 grosses côtes et de 3 ou 4 côtes moins importantes, situées de part et d'autre des côtes principales. Les côtes principales, qui s'élargissent progressivement à mesure que l'on se rapproche du bord palléal, ont une section quadrangulaire très légèrement arrondie; intervalles plans. Les côtes latérales, moins élevées, présentent un sillon peu accentué les subdivisant en deux costales secondaires. Surface ornée de stries concentriques, fines, apparentes sur les côtes, comme dans les intervalles. Oreillettes absentes dans l'exemplaire décrit. Valve gauche plane, légèrement convexe vers le sommet, bords latéraux à peine relevés, ornée de 7 côtes étroites, élevées, à section quadrangulaire, égales seulement au 1/3 de leurs intervalles, ornées, à une certaine distance du sommet, de 5 fines costules secondaires. Sur les bords latéraux, il existe en outre quatre ou cinq fines costules rayonnantes. L'ornementation consiste en une série de fines lamelles concentriques, régulières, aussi apparentes vers le sommet que vers le bord palléal. Les oreillettes en partie détériorées permettent cependant de reconnaître l'existence de 4 ou 5 costules rayonnantes recoupées par de fines lamelles verticales. Dimensions : largeur 0,105. hauteur 0,100. Rapports et différences. — Cette espèce a été reconnue pour la première fois en Egypte par M. Fuchs, qui en a figuré un fragment de valve gauche. Cet auteur rapproche cette espèce, avec quelque réserve d'ailleurs, d'une espèce décrite par Sowerby sous le nom de Pecten conjux. Cette dernière forme semble, d'après la figure assez mauvaise donnée par Sowerby ¹ appartenir à un tout autre groupe. Les côtes sont plus arrondies et presque aussi larges que leurs intervalles, tandis que le Pecten figuré par M. Fuchs a des côtes quadrangulaires et relativement beaucoup plus étroites par rapport aux intervalles. — Nous avons nous-mêmes reçu d'Egypte, par l'intermédiaire de M. Fourtau, une valve droite d'un Pecten à larges côtes lamelleuses qu'il nous eut été difficile de rattacher à l'espèce de M. Fuchs, si heureusement nous n'avions eu pour résoudre la question un grand exemplaire de la mollasse de Saint-Jean-de-Védas (Hérault) avec ses deux valves en connexion. La valve droite de cet échantillon, qui a servi de type à notre description, est à peu près semblable à la valve droite d'Egypte que nous a envoyée M. Fourtau et elle n'en diffère guère que par l'absence de sillon médian sur les côtes latérales; quant à la valve gauche de Saint-Jean-de-Védas, elle reproduit à peu près aussi les caractères du fragment figuré par M. Fuchs, sauf que dans ce dernier les côtes sont un peu plus nombreuses (10 au lieu de 7) et un peu plus arrondies. Ces différences ne nous ayant pas paru suffisantes pour justifier une séparation entre les spécimens d'Egypte et celui du Languedoc, nous avons dû créer un nom nouveau pour remplacer le nom défectueux de P. conjux et nous proposons de désigner l'espèce sous le nom de P. Pharaoni en souvenir de son pays d'origine. La forme générale des côtes de la valve droite rapproche beaucoup le P. Pharaoni, du P. Hornensis, mais leur nombre est moins grand. Elles sont aussi plus élevées et s'élargissent davantage vers le bord. La valve gauche est on ne peut plus différente, les côtes sont plus fortes et en revanche plus espacées dans le P. Pharaoni, elles offrent en outre une certaine tendance, dans les spécimens adultes, à se décomposer (surtout les côtes latérales) en coslules par des sillons longitudinaux. Ce dernier caractère tend à rapprocher la valve gauche du P. Pharaoni de celle du P. Valentinensis Fontannes, qui appartient au même groupe. On peut considérer, à la rigueur, cette dernière espèce comme une variété extrême à côtes sillonnées du type Pharaoni. Extension géographique. — Cette espèêe n'a été encore rencontrée que dans la Région méditerranéenne; nous en avons recueilli des exemplaires assez nombreux, mais un peu fragmentés à Crest et à Autichamp (Drôme). En Languedoc, elle existe aux environs de Montpellier, dans le calcaire moellon de Saint-Jean-de-Védas. Le type de l'espèce provient du Gebel Geneffe, d'où un exemplaire de la valve droite nous a été envoyé par M. Fourtau. C'est de la même localité que provient l'exemplaire de la valve gauche, figuré par M. Fuchs sous le nom de P. conjux Sow. Extension stratigraphique. — Celte espèce est propre au premier étage méditerranéen. Elle se trouve à la partie supérieure, de la mollasse sableuse à Pecten Davidi du bassin de Crest (Burdigalien inférieur). Dans le Languedoc, nous l'avons recueillie à un niveau légèrement plus élevé du même étage (mollasse à P. praescabriusculus du Burdigalien supérieur). En Egypte, l'espèce provient aussi de ce même horizon au Gebel Geneffe.» 1. SOWERBY in SMITH. On the age of the Tertiary beds of Tagus; Quart. Journ Geol. Soc, 1843, pl. XVII, fig. 17. CHARLES DEPÉRET & FRÉDÉRIC ROMAN, 1902
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«Nous avons indiqué en 1901 que le fragment de valve du Miocène d'Egypte nommé par M. Fuchs P. conjux Sow. ne pouvait pas conserver ce nom et nous avons proposé de le remplacer par celui de P. Pharaoni, en lui rapportant en plus une valve droite, isolée, du même gisement (Pl. III, fig. 3). Nous avions cru, il est vrai, pouvoir étendre l'habitat de cette forme jusqu'en Languedoc en décrivant sous le même nom un bel exemplaire de Saint-Jean-de-Vedas, à deux valves adhérentes, provenant de l'étage burdigalien (Pl. III, fig. 2-2a). M. Blanckenhorn a fait observer (Vola Arten des Ægyplt Neoge., p. 174» 1903) que l'exemplaire du Languedoc n'était pas identique à celui d'Egypte et différait notamment par ses côtes beaucoup plus larges et moins nombreuses à la valve droite. On peut ajouter que les côtes de la valve gauche sont en grande partie cannelées au lieu d'être simples.
Après un nouvel examen des exemplaires types, nous pensons que M. Blanckenhorn est dans le vrai en proposant de séparer la forme française à titre d'espèce distincte. Nous sommes en outre amenés à concevoir quelques cloutes sur la réalité de l'attribution au P. Pharaoni ( = P. conjux Fuchs) de la valve droite du G. Geneffe figurée Pl. III, fig. 3 de notre Mémoire. Nous avons en effet reçu de M. Fourtau un fragment de Pecten à deux valves adhérentes dont la valve droite nous parait assez voisine de celle attribuée par nous au P. Pharaoni, quoique avec un nombre de côtes un peu moindre. La valve gauche de ce même individu est pourvue de côtes semblables à celles de la valve droite mais un peu plus étroites et plus espacées. Si les deux valves droites en question appartiennent réellement à la même espèce, malgré la différence que nous venons de signaler dans le nombre des côtes, il faudra en conclure qu'il ne s'agit pas là d'un vrai Pecten, mais d'une forme du groupe du Pecten Holgeri (sous-genre Macrochlamys Sacco) ainsi que l'indique M. Blanckenhorn. Il n'en reste pas moins établi que le nom de P. Pharaoni devra rester pour la valve gauche figurée par M. Fuchs sous le nom de P. conjux, espèce dont la valve droite demeurera douteuse jusqu'à la découverte d'un échantillon bivalve.» DEPÉRET, C. & F. ROMAN. 1905. Monographie des Pectinidés néogènes de l'Europe et des régions voisines. Genre Pecten: Supplément. Mémoires de la Société Géologique de France. Paléontologie, 13 (2), Memoir 26: 75-104, pls. 9-11, text-figs. 34-43. [p. 86, 87]
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Pecten conjux Sow.; T. Fuchs, 1883, Beiträge zur Kenntniss der Miocaenfauna Aegyptens und der libyschen Wüste, plate 20, figures 1, 2.
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