Palliolum nysti (Vincent, 1881)
VINCENT, G. 1881. Description de deux peignes nouveaux du système Laekenien. Annales de la Société royale Malacologique de Belgique, 16: 7-9, pl. 3 [p. 8, pl. 3, figs. 2, 3]
1881 Pecten nysti Vincent, 1881
G. Vincent, 1881, plate 3.
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«Localité: Bruxelles.
Gisement: Système laekenien. L'année dernière, en revisant au Musée royal d'histoire naturelle la collection des fossiles des terrains tertiaires du pays, nous découvrîmes, parmi des doubles, un petit Peigne des plus intéressants. Il avait été recueilli autrefois par nous-même au rond-point de la rue de la Loi, dans tin affleurement laekenien qui y a été longtemps visible et qui, par suite de travaux effectués pour l'extension du Quartier-Léopold, vient de disparaître. Ce Peigne, par son genre d'ornementation qui consiste, outre des côtes longitudinales, en stries fines et obliques, rappelle, par ses caractères, certaines espèces de l'éocène inférieur, tels que P. breviauritus, Desh., et P. Prestwichii, Morr. Ce mode d'ornementation semblait même avoir disparu avec ces dernières espèces. Cette coquille est arrondie, équivalve, équilatérale, très peu bombée, ornée de côtes peu saillantes, fines, divercçentes, légèrement anguleuses et assez écartées les unes des autres; les côtes principales sont au nombre de vingt environ; entre celles-ci vient s'intercaler une autre côte et, en certains endroits, notamment vers les côtés, Ton en voit deux et quelquefois trois. Ces côtes sont traversées par de très fines stries, très serrées, régulières, dont l'entrecroisement avec les précédentes produit sur leur sommet de fines squames. Outre ces ornements, on remarque sur toute la surface un réseau de stries obliques d'une extrême finesse qui ne sont visibles qu'au moyen d'un fort grossissement. Le crochet ne dépasse presque pas le bord cardinal; celui-ci est droit. Les oreillettes sont inégales, la postérieure beaucoup plus petite que l'antérieure; toutes deux portent des côtes rayonnantes. Cette coquille mesure 8 millimètres de longueur sur 7 millimètres de largeur.» GÉRARD VINCENT, 1881
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«Palliolum is regarded here as the stem genus of the tribe. Among its oldest species are Palliolum prestwichi (Morris, 1852) from the Thanetian, Palliolum vincenti (Glibert, 1933) from the lower Lutetian, P. nysti (G. Vincent, 1881) from the middle Lutetian, and P. decussatum (Münster in Goldfuss, 1833) from the Rupelian, all of which occur in northern Europe.»
WALLER, T. R. 2006. New Phylogenies of the Pectinidae (Mollusca: Bivalvia): reconciling Morphological and Molecular Approaches. In: S.E. Shumway & G.J. Parsons (Ed.), 2006: Scallops: Biology, Ecology and Aquaculture, 1-44, figs. 1.1-1.4. [p. 17]
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«Coquille de petite taille (diamètre maximal 21,5 mm) à test très mince (épaisseur 0,3 mm), orbiculaire, presque aussi large que haute, un peu inéquilatérale (côté antérieur un peu plus dilaté que le postérieur), équivalve, modérément convexe (environ 15 % du diamètre antéro-postérieur).
Microsculpture de fines stries radiaires divergentes semblables à celles des Eburneopecten mais seulement visibles dans les intervalles de la macrosculpture comme dans le cas des variétés costulées de Pseudamussium (Palliolum) tigerinum (MÜLLER) du Mio-Pliocène (GLIBERT, M., 1945, pl. V, fig. 2k, hypotype n° 1955 C. T. I. T.). La macrosculpture comporte environ 70 côtes radiaires étroites, saillantes, à section arrondie, de largeur irrégulièrement variable sauf sur les aires latérales du disque où elles montrent une nette tendance à alterner plus régulièrement de grosseur. Vers le milieu du bord palléal des adultes les plus grosses côtes mesurent environ 0,3 mm de largeur, les plus étroites à peu près la moitié. Les intervalles des côtes sont irréguliers mais leur largeur n'est généralement pas de beaucoup supérieure à celle des côtes. Les côtes sont ornées de fines écailles transverses, peu élevées, qui en occupent toute la largeur. Chez certains spécimens, par suite de l'effacement des côtes les plus fines leur nombre total est inférieur à celui qui a été indiqué plus haut. Les oreillettes portent également des côtes écailleuses mais plus étroites, plus largement espacées et moins saillantes. Valve droite: Oreillette antérieure grande, aliforme, rectangulaire, avec une échancrure byssale assez profonde, un sillon auriculaire large et un ctenolium de 6-7 dents libres. Oreillette postérieure plus courte, triangulaire; son bord postérieure oblique et un peu excavé dans sa partie supérieure. Valve gauche: Oreillette antérieure grande, triangulaire; son bord antérieur vertical et rectiligne. Oreillette oostérieure plus petite, triangulaire; son bord postérieur oblique. Fossette résilifère large. Lamelles cardinales assez fortes. Lamelles auriculaires indistinctes. Bord palléal interne finement festonné, non réfléchi. Discussion. L'holotype est une valve gauche de petite taille (d'où son contour élevé), en partie décortiquée de sa macrosculpture ce qui révèle clairement la microsculpture déjà remarquée par G. VINCENT en 1881. Cette espèce a été comparée à Ps. breviauritum (DESHAYES, 1858) mais ce dernier a des côtes axiales plus larges et à peine saillantes et se rattache plutôt, selon moi, au groupe de Ps. solea (DESHAYES, 1830). Je constate que certaines espèces abondantes et polymorphes de Pseudamussium, tel Ps. tigerinum (MÜLLER, 1776), comportent à la fois des variété lisses (GLIBERT, M., 1945, pl. V, fig. 2 c, d) qui rappellent Eburneopecten CONRAD, 1865 et des variations très diversement costulées. Parmi ces dernières les unes (GLIBERT, M., 1945, pl. V , fig. 2 e, h) sont très proches de Pseudamussium s.s. (groupe de «Ostrea» clavata POLI, 1795) tandis que d'autres ressemblent davantage (GLIBERT, M., 1945, pl. V, fig. 2 a, b) aux espèces généralement classées dans Palliolum MONTEROSATO, 1884. Or toutes ces variations sont reliées par une infinité de formes intermédiaires et il me semble que les divers «sous-genres» cités ci-dessus sont seulement des groupes d'espèces dont la délimitation reste imprécise dans l'état de nos connaissances. J'estime que l'espèce la plus voisine du fossile lédien est Pseudamussium vincenti GLIBERT (1933, p. 134, pl. VIII , fig. 2; holotype, valve gauche n° 1660 C. T. I. T.) du Bruxellien II , dont les oreillettes sont beaucoup moins inégales et dont les côtes sont plus saillantes, plus largement espacées et ornées d'écaillés plus larges. «Pecten» sublaevigatus NYST, 1843, des Sables de Wemmel ressemble à Pseudamussium nysti par le contour et les dimensions mais s'en sépare par les caractères ci-après: 1° ses côtes plates et jointives, ornées d'aspérités plus faibles, sauf sur les aires latérales; 2° sa valve gauche plus bombée; 3° son oreillette antérieure droite plus longue et plus étroite; 4° son sillon auriculaire plus profond; 5° la présence de lamelles auriculaires bien visibles. C'est pour ces raisons que l'espèce du Wemmelien avait d'ailleurs été classée par E. VINCENT (1928a, p. 91) dans Aequipecten FISCHER, 1886. Je signale à ce propos qu'il convient de réintégrer dans Aequipecten quelques espèces tertiaires qui avaient été classées par erreur dans Mimachlamys IREDALE, 1929 (GLIBERT, M . et VAN DE POEL, L., 3 (carinatus), 9 (infumatus), 12 (plebeius) et 16 (reconditus). GLIBERT, M. 1976. Les Bivalvia du Ledien (Eocène Moyen Supérieur) de la Belgique. Première note: Palaeotaxodonta, Cryptodonta, Pteriomorphia. Bulletin de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique, 51 (3): 1-61, pls. 1-4. [p. 33, 34]
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Pseudamussium (Palliolum) nysti (G. Vincent, 1881); M. Glibert, 1976, Les Bivalvia du Ledien (Eocène Moyen Supérieur) de la Belgique, plate 2, figure 3.
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