Chlamys (Nodipecten) colinensis guadeloupensis Mongin, 1968
MONGIN, D. 1968. Les Pectinides du Miocène de La Guadaloupe (Antilles Francaises). Bulletins of American Paleontology, 54 (245): 471-510, pls. 40-50. [p. 487, pl. 43, figs. 1, 2; pl. 44, figs. 1, 2; pl. 45, fig. 1; pl. 50, figs. 1, 2]
PARTIM:
1912 Pecten (Lyropecten) pittieri Dall, 1912 [pl. 44, figs. 1, 2; pl. 45, fig. 1; pl. 50, figs. 1, 2]
1927 Pecten (?Nodipecten) colinensis F. & H. Hodson in Hodson et al, 1927 [pl. 43, figs 1, 2 ]
1912 Pecten (Lyropecten) pittieri Dall, 1912 [pl. 44, figs. 1, 2; pl. 45, fig. 1; pl. 50, figs. 1, 2]
1927 Pecten (?Nodipecten) colinensis F. & H. Hodson in Hodson et al, 1927 [pl. 43, figs 1, 2 ]
«Chlamys (Nodipecten) colinensis (Hodson et Harris) forma guadeloupensis
PI. 43, figs. 1, 2; Pl. 44, figs. 1, 2; Pl. 45, fig. 1; Pl. 50
Nombre d'échantillons. — Huit dont cinq de la collection Reynal plus trois fragments, deux de la collection de l'Ecole des Mines, plus un fragment et une valve droite des collections du Museum de Bâle (Suisse).
Dimensions.— En mm.
Diagnose.— Coquilles de tailles variables, de 3 à 4 cms à 13 cms de d.a.p., mais toujours plus petites que G. pittieri; grand angle apical. 108° à 118°; test épais portant 10 à 12 côtes, (sans compter les aires latérales), rondes saillantes, sépsrées par des intervalles égaux, ou plus lages qu'elles dans les grands échantillons; chaque côte porte trois costules près du crochet et huit à dix costules près du bord palléal; chaque intervalle contient deux à trois costules; toutes ces petites costules sont rondes, saillantes, régulières et séparées par de petits intervalles inégaux, plus larges entre les côtes; on voit distinctement de fines stries d'accroissement sur toutes les constules et dans les intervalIes; les aires latérales de la coquille portent les mêmes costules, au nombre de 10 à 12 environ de chaque côté: sur les vaIves gauches, quelques arrêts de croissance (quatre généralement) déterminent des nodulès sur les côtes, en forme de tuile ou d'ergot; vers le crochet, ces nodules écailleux sont plus gros et donnent à la coquille un profil à pans coupes concentriques: il existe trois côtes plus grosses que les autres sur la valve gauche; les oreillettes grandes, portent huit costules radiales sur la valve gauche et six sur la valve droite. Intérieuremtnt, les côtes sont larges, pincées, au bord palléaI et se prolongent parfois jusque dans l'empreinte musculaire qui est forte et latérale; la charnière est forte avec une fossette chondrophore profonde et 2 fortes dents divergentes; à la valve droite, le bord cardinal est épineux et ile cténoliulll est visible avec trois petites dents.
Observations.— Cette coquille antillaise s'assimile à l'espèce Chlamys (Nodipecten) colinensis (Hodson et Harris), du Miocène du Vénézuela dont j'ai pu étudier 42 échantillons dans la collection du Laboratoire de Géologie du Museum de Bâle². Ces échantillons provenant de diverses missions suisses au Vénézuela n'ont pas encore été étudiés. La rèvision de cette espèce s'impose, mais n'ayant pas pu la faire moi-même, je mentionne seulement quelques observations faites sur ces 42 bivalves: — iIs ont un plus grand nombre de côtes que la description de I'holotype, une moyenne de 12 à 13 côtes alors que les auteurs n'en comptent que 11, — leur taille est très variable, depuis 3 à 4 cms jusqu'a 20 cms pour le plus grand; leur ornementation est dense et tres rugueuse (PI. 48, fig. 1). Les échantillons de la Guadeloupe, quoique identiques au point de vue spécifique, différent pourtant des topotypes pàr un nombre moindre de côtes: 10 à 12, les nodules concentriques plus nombreux à la gauche et leur angle apical plus grand dans les specimens adultes de la valve gauche, 118° (PI. 45, fig. 1). Ces variations ne semblent étre dûes qu'à des conditions écologiques sans doute différentes au Miocène entre le rivage Nord de la mer des Antilles (Haïti, Santo-Domingo, Guadeloupe) et le rivage Sud: Vénézuela et Trinidad où les coquilles ont les mêmes caractères. C'est pourquoi les exemplaires de la Guadeloupe sont signalés seulement ici sous l'appelation, forma guadeloupensis, en attendant de nouvelles récoltes. Rapports et différences.— Chlamys (Nodipecten) colinensis et sa variation guadeloupensis ont été longtemps confoundus avec Chlamys (Nodipecten) nodosa (Linne) (1758, Syst. Nat. ed. X, p. 697, No. 164), espèce actuelle des Antilles (PI. 48, fig. 2). Ils en diffèrent pourtant par leur plus grand nombre de côtes (l'espèce vivante n'ayant que huit à dix côtes et même parfois sept seulement), l'angle apical plus grand, leurs arrèts de croissance existant seulement sur la valve gauche et se retroussant en ergot, tandis qu'ils sont noduleux sur C. nodosa. L'ornementation des oreillettes de la valve droite est aussi différente, plus grossière et avec un nombre moindre de costules sur guadeloupensis. II est néanmoins probable que C. colinensis et ses variations représente I'ancêtre de C. nodosa actuel, qui est aussi une espèce très variable par les détails de son ornementation (PI. 49, figs. 1, 2). Gigantopecten pittieri Dall ( Pls. 46, 47) se différencie par sa très grande taille, son absence d'arrêts de croissance et son ornementation plus clairsemée. Quant a P. pernodosus Heilprin ( 1877, p. 131, pl. 16 b, fig. 69), du Pliocène de Florida, il semble une variation extrême de C. nodosa par la grande quantité de nodules existant sur les deux valves. Gisements et répartition stratigraphique.— C. colinensis et f. guadeloupensis: Miocène moyen et supérieur du Venezuela, état de Falcon, à Colina, La Vela, Paraguana, . . . (coll. Mus. Bâle, diverses missions inédites, 42 échantillons); Miocène moyen de la "Tamana formation" de Trinidad, à Guaracara (coll. Mus. Bâle); Miocène inferiéur et moyen d'Haïti, a Goave (coll. Mus. Bâle) et de Santo-Domingo, à Caimito et Los Quemados (in Maury); dans la partie supérieure du Miocène inférieur de Porto-Rico, dans les "Quebradillas limestone" (in Maury); dans le Miocène moyen de Costa-Rica, à Valle Central (in Woodring). A la Guadeloupe, f. guadeloupensis a été recueillie dans les niveaux: ma à la colline de l'Aérodrome (gis. I), mc à la colline des C.R.S. (gis. 0), sur la route Dugzaon (gis. II) (coll. Reynal, Lab. Géologie Institut Catholique de Paris et coll. Ecole Mines de Paris), dans la falaise de la route de Ste-Anne, près de la ravine Poucet (coll. Mus. Bâle, No. 10115 — G 14064). Observations an sujet du sous-genre Nodipecten Dall (1898, p. 695). — Ayant pour espèce-type Pecten nodosus Linné (1758, p. 697, No. 164), lamellibranche actuel des Antilles, il appartient au genre Chlamys Bolten, 1793 par son oreillette droite de la valve droite pourvue d'une encoche byssale et d'un ctenolium, son faible angle apical (100° env.) et ses deux valves également convexes (in J. Roger, p. 44). Le genre Lyropecten Conrad (1855, Senate exec. Doc. pl. 3, fig. 15), auquel l'ont assimilé de nombreux malacologistes, se caractérise par ses grandes coquilles massives, aux côtes tres larges, à la charnière epaisse avec fortes dents, et un grand angle apical. II caractérise le Miocène du Pacifique. Ce genre Lyropecten représente, à mon avis, l'equivalent, dans la province pacifique, du genre Gigantopecten Rovereto (1899, Rev. Crit. Zool. p. 90), avec lequel il a de grandes affinités. On peut résumer ces faits dans le schema suivant:
(2) grâce il l'obligeance du Dr. P. Jung, que je remercie vivement.
DENISE MONGIN, 1968 |
D. Mongin, 1968, plates 43-45, 50.
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